La parenthèse ---- Elodie Durand
Paris, en 1994, Judith a 21 ans et étudie les arts à la fac. Tout semble aller bien mais ses proches sont inquiets pour elle : elle a des absences, comme des crises, dont elle ne garde aucun souvenir. C'est quand elle commence à avoir des réactions violentes envers son entourage que la jeune fille accepte de consulter un neurologue qui la déclare épileptique et qui va lui faire faire des examens plus poussés …
Cet album, primé cette année à Angoulême, raconte l'expérience de l'auteure confrontée à la maladie, une maladie qui lui a fait « perdre » plusieurs années de sa vie car elle a tout oublié de cette période. Elle a reconstruit ce qui s'est passé petit à petit avec l'aide de son entourage, ses parents, sa soeur, qui l'ont toujours soutenue. Ce qu'elle raconte, à travers un graphisme crayonné sobre, est dur, effrayant mais cette jeune fille est courageuse, de même que sa famille, et elle a utilisé le dessin pour représenter ce qu'elle ressentait mais qu'elle n'arrivait pas à mettre en mots. Et un dessin vaut mille mots : je n'ai eu aucun mal à imaginer ses impressions, ses sentiments (mais je suis sûre que je suis bien en-dessous de ce qu'elle a du vivre) et sa peur de voir disparaître son passé dans une amnésie galopante, de voir disparaître tout ce qu'elle avait appris tout au long de sa vie. C'est un témoignage puissant mais pudique, une façon de claquer le bec à la maladie et ses ravages et c'est aussi une formidable bouffée d'espoir et de joie de vivre ! Une leçon de vie à découvrir !
Lu dans le cadre du challenge Women BD.
Challenge Roaarrr : Prix BD Boum, prix Nouvelle République 2010 - Prix Révélation (ex aequo) 2011.