Générosité ---- Richard Powers
Russell Stone a obtenu un poste de professeur vacataire pour un trimestre à Mesquakie College de Chicago, où il doit apprendre à une poignée d'étudiants les rouages du journal intime et du carnet de voyage. Mais lors de la première séance, il est ébloui par une jeune femme inscrite au cours : il s'agit de Thassa Amzwar, une Kabyle algérienne ayant fui les persécutions dans son pays et qui a vu sa famille décimée peu à peu. Mais Thassa semble totalement heureuse et sereine et réussit à charmer tout son entourage. Etonné par son comportement décalé par rapport à son vécu, Russell va voir la psychologue de l'université pour lui demander conseil mais cette propension au bonheur va vite attirer l'attention des scientifiques et plus particulièrement de Thomas Kurton, un génie dans les manipulations génétiques, qui est convaincu que la joie de Thassa peut être imputable à ses chromosomes …
Eh bien, on ne peut pas dire que cela aurait été une lecture facile, celle-ci ! Mais non contente d'être ardue, je n'y ai pris aucun plaisir d'où une sensation de galère généralisée. J'ai hésité à abandonner ce livre vers la page 50 mais vu que les billets que j'avais lus dessus étaient très élogieux, je me disais que c'était juste du au fait que j'avais un peu de mal à rentrer dedans mais que cela allait s'améliorer au fil des pages … que nenni ! Pas d'amélioration à l'horizon, même quand je suis finalement et péniblement arrivée à la dernière page. J'ai, dès le départ, été dubitative quant au style : l'histoire est racontée par une tierce personne dont on ne connait rien, comme un observateur extérieur et j'ai eu beaucoup de mal à m'y faire car ce narrateur intercale quelques-unes de ses pensées à l'histoire alors que celle-ci est déjà loin d'être légère. J'ai aussi trouvé les phrases plutôt longues et parfois alambiquées, du genre à être lues deux fois pour être bien comprises (voire même trois fois !). Et dans mon état d'esprit actuel, ce n'est pas le genre de lecture que je recherche. Sinon, j'étais attirée par le sujet, qui mélange l'évolution de la médecine, les médias, les réactions de foules à certains scoops … bref, que des sujets d'actualité très intéressants. Mais là, la façon dont l'auteur les aborde ne m'a pas convenu du tout : trop abscons, trop de circonvolutions pour dire des choses qui étaient pourtant simples … je me suis trainée au fil des pages comme une âme en peine, ne trouvant même pas de soulagement dans un certain attachement aux personnages car ceux-ci m'ont paru assez artificiels et parfois même caricaturaux, comme pour démontrer le propos de l'auteur mais du coup, je n'ai pas réussi à tisser de liens avec aucun d'entre eux. Richard Powers, en plus de dénoncer les dérives de la médecine moderne, aborde là la relation fiction/réalité et nous démontre que la frontière entre les deux est souvent ténue, voire peu facile à repérer. Mais pour moi, la question que je me suis posée à la fin de ce roman a été plutôt : quelle est la limite entre un livre qui nous apprend des choses et celui qui aborde les choses de façon trop intellectuelle à tel point que cela en devient indigeste ? J'avais noté d'autres titres de cet auteur mais je crois bien qu'après cette expérience malheureuse, je n'ai plus envie de refaire une tentative … ou alors, ce ne sera que dans quelques années !
Les avis bien plus enthousiastes d'Amanda, Papillon, Cuné, Clara, Keisha, Karine, Kathel, Choco.