Alger la noire ---- Jacques Ferrandez et Maurice Attia

Alger, janvier 1962. Les corps d'une jeune fille française et d'un jeune homme algérien sont retrouvés nus et enlacés sur une plage. Dans le dos de l'homme sont gravées les initiales O.A.S., laissant penser qu'il s'agit d'un crime lié aux récents évènements qui bouleversent le pays. Mais Paco, un jeune flic d'origine espagnole, a des doutes et compte mener une enquête sérieuse sur ces deux meurtres. Il découvre que les jeunes gens tués se connaissaient mais ne formaient pourtant pas un couple et que la jeune femme était la fille d'une famille française riche et influente à Alger …

J'ai longtemps hésité à me lancer dans cette lecture car je ne connais pas grand chose à la période historique décrite et j'avais un peu peur de me perdre dans le contexte, même si l'histoire reste essentiellement une enquête policière. Au final, même si j'ai eu parfois du mal à me repérer dans les sigles des différentes factions et dans leurs motivations, je n'ai pas eu de problème à suivre le tout. L'album est l'adaptation d'un roman, comme c'est toujours le cas pour cette collection mais comme je n'ai pas lu le livre de Maurice Attia, je ne peux juger de la fidélité de l'adaptation. Le personnage principal, Paco, m'est apparu assez attachant et sympathique mais un peu pâlot, un peu fade. Par contre, j'ai aimé son entêtement à poursuivre son enquête dans tous les milieux : celui des familles riches, celui des bordels locaux, en passant par les quartiers généraux de certaines organisations ou bien l'hôpital local. Parallèlement à ses recherches concernant le double meurtre de la plage, on découvre aussi l'histoire de la famille de Paco qui, orphelin de père et de mère très tôt, a été élevé par sa grand-mère. C'était intéressant mais cela n'apporte strictement rien à l'histoire principale, à part l'alourdir en partant dans des digressions relatives à cette histoire familiale. Je n'ai donc pas trop compris l'intérêt d'avoir rajouté tout cela. Le contexte historique est intéressant mais il y a peu d'explications le concernant : il vaut mieux un peu le connaître pour mieux l'apprécier. De mon côté, vu mes lacunes, ça a juste servi de toile de fond angoissante car les assassinats sont nombreux à Alger à cette période, sans compter les attentats ou les fusillades. Cela crée donc un climat lourd qui se prête bien à ce genre de récit. Le dessin, réaliste, au style un peu suranné, colle parfaitement à l'époque décrite et ancre l'histoire dans la réalité. Les couleurs sont douces, comme pour contrebalancer la noirceur des propos et des évènements. Le graphisme m'a donc beaucoup plu et je l'ai trouvé très réussi et très adapté. Et puis, les personnages sont tous bien reconnaissables ! Je suis ressortie de cette lecture en ayant passé un bon moment, l'ensemble étant de facture classique aussi bien au niveau du dessin que de l'enquête policière mais celle-ci est bien menée avec les rebondissements requis pour maintenir l'attention des lecteurs.

Les avis d'Alain et de Cathe.

Comments

[alain]

Merci. C'est vrai, j'avais beaucoup aimé.