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19 avril 2015

Little tulip ---- Boucq et Charyn

LittletulipDans le New York des années 1970, Paul tient un salon de tatouage. La jeune Azami vient souvent le voir, fascinée par les nombreux dessins qu'il a sur le corps. Elle aimerait bien faire pareil et s'entraine à créer des motifs. Mais Paul a un talent supplémentaire qui lui permet d'aider la police. Quand une personne agressée lui décrit celui qui l'a attaquée, il est capable, à partir de simples mots très vagues et surtout à partir du ressenti de la victime, à reproduire fidèlement le portrait de l'agresseur. Mais son don n'est pas très utile dans la recherche du tueur en série qui sévit dans la ville car il ne laisse aucune de ses victimes vivantes. Mais Paul a aussi l'instinct féroce de la bête sauvage pour la traque, qu'il a acquis dans son enfance, dans un goulag sibérien, où ses parents américains ont été internés avec lui en 1947 …

La couverture ne laisse rien deviner de l'histoire … à peine peut-on imaginer qu'il sera question de tatouages mais ce torse puissant laisse suggérer une violence contenue. Et de ce côté-là, l'album n'en manque pas ! Le point de départ, avec Paul et son talent particulier qui s'oppose à un tueur en série dans un New York typique des années 1970, avant que la ville soit devenue plus sûre et plus sage, m'est déjà apparu comme très intéressant. Mais quand l'histoire bascule dans la période de l'enfance de Paul au goulag (et qui explique comment il y est arrivé), j'ai carrément trouvé le tout passionnant et original. Le goulag, c'est un monde que j'ai eu l'occasion de découvrir via des livres ou des films mais pas à travers une BD et cela m'a donc interpellée. On découvre un monde très hiérarchisé dans les gangs, très violent, terrifiant, que ce soit à cause de certains des gens emprisonnés là ou bien des gardiens qui surveillent. Il paraît impossible qu'un enfant puisse survivre dans un tel milieu mais Paul a le talent au bout des doigts et on va comprendre l'importance des tatouages pour les gangs. La narration alterne les passages se déroulant à New York avec les souvenirs du goulag pour se terminer avec une touche de fantastique plutôt poétique, qui allège l'ensemble au final. Côté graphisme, c'est très réaliste et très beau, que ce soit au niveau des décors que des expressions des personnages mais j'ai parfois trouvé ceux-ci un peu bizarres d'allure, comme vaguement regardés à travers un verre déformant. Les couleurs sont très agréables, souvent avec des tons chauds, surtout dans les intérieurs du goulag où le bois est partout et où l'éclairage moderne n'a pas cours, ce qui contraste bien avec les scènes extérieures de Sibérie où le bleu et le blanc dominent. J'ai attaqué cette lecture sans savoir ce que cela allait être, j'étais surtout intriguée par le titre qui semblait si peu adapté à l'image (on en aura l'explication) et j'ai passé un excellent moment de lecture hors des sentiers habituels.

Les avis de Mo, Jérôme, Miss Alfie's mec.

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