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30 janvier 2017

Pereira prétend ---- Pierre-Henry Gomont d'après Antonio Tabucchi

PereirapretendLisbonne, 1938. Le Portugal vit sous la dictature salazariste. Le doutor Pereira, un homme obèse, vieillissant, veuf et solitaire, s'occupe de la page culturelle d'un journal catholique et dialogue avec la photo de sa défunte épouse. Il tient à sa routine et ne veut surtout pas s'impliquer dans la politique ou la vie de façon plus générale. Mais, quand il lit par hasard un article sur un jeune étudiant, Francesco Monteiro Rossi, ayant obtenu une note maximale et qu'il découvre le sujet de sa thèse, il ne pense alors qu'à embaucher le jeune homme pour l'aider dans la rédaction d'articles. Ils se rencontrent et Pereira lui propose de rédiger les nécrologies de personnalités en prévision de leur futur, plus ou moins proche, décès. Mais Francesco écrit des textes un peu trop révolutionnaires pour le régime en place …

Je ne connais pas du tout le roman qui a inspiré cet album et je n'en avais même jamais entendu parler (ni du roman ni de l'auteur). Du coup, cette lecture fut pour moi une découverte. Après avoir lu un certain nombre de titres sur la guerre d'Espagne ou sur le régime de Franco, je trouvais que c'était une très bonne idée d'aborder ainsi une période sombre de l'Histoire du Portugal, que je ne connais pas vraiment. Si je n'étais pas vraiment attirée par le titre et la couverture, j'y ai finalement trouvé une justesse et je les ai appréciés après ma lecture car ce « Pereira prétend » y prendra toute sa saveur. Le dessin, coloré et chatoyant comme le ciel portugais, paraît un peu brouillon au premier abord, avec des personnages parfois simplifiés mais pourtant très expressifs. Dès le départ, j'ai été séduite par Pereira, cet homme solitaire et incertain : on sent qu'il se pose des questions, qu'il voudrait faire quelque chose mais qu'il n'ose pas parce que le changement lui fait peur. On découvre ses pensées sous forme de bulles imaginées vraiment bien réussies et souvent amusantes, de même que des petites représentations de sa conscience, présentes lors des moments-clés. Le sujet est grave et aborde différents thèmes : la dictature que subit le pays avec des arrestations violentes, l'espionnage constant via la population, les mouvements subversifs qui essaient de lutter contre le régime politique, mais aussi la mort, la religion, la solitude, la prise de position et la défense des idées voire même certains sujets philosophiques concernant l'âme par exemple. Mais, malgré la gravité et le sérieux du sujet, l'album reste lumineux et sa lecture n'est pas plombante comme on pourrait le supposer. Les évènements tragiques sont contrebalancés par des côtés positifs qui, au final, restent plus marquants que la noirceur car ils permettent l'évolution et l'amélioration des personnages. Moi qui m'étais tournée vers cet album sans aucune idée de ce que j'allais découvrir et sans réelle impatience ni attirance, j'ai été très agréablement surprise et j'ai beaucoup aimé Pereira et son côté terriblement humain et vulnérable mais prêt à renouer avec la vie.

Les avis de Mo, de Jérôme et de Noukette.

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Commentaires
N
Un de mes derniers coups de cœur, il est génial cet album !
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M
Comme Jérôme, cet album m'a donné très envie d'aller vers le roman originel. Yapluka...
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J
Un album magnifique ! Il me reste à lire le roman maintenant !
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