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6 décembre 2022

D'eau et de boue ---- Adam Smith et Matthew Fox

DeauetdeboueMyers vient de perdre son père Darnell, qui tenait un bar clandestin dans la petite ville de Oka, au bord du Mississippi. Le jeune homme reprend donc le Flatbed, réputé pour ses groupes de musiciens et ses soirées animées, avec l’aide de Mac, un Amérindien ami de Darnell. Les gens du coin fréquentent et apprécient le Flatbed mais les policiers ne semblent plus tolérer la vente d’alcool sur les lieux, créant des ennuis à Myers. C’est à ce moment qu’Elsie, la mère de Myers, qui a abandonné le foyer pour la congrégation d’une église il y a longtemps, refait son apparition, suggérant à son fils de venir la voir à un lodge new-age qu’elle tient avec son nouveau mari sur les rives du Mississippi. Ce serait l’occasion pour Myers de faire connaissance avec sa demi-sœur, dont il apprend là l’existence, et la famille d’Elsie est prête à soutenir le jeune homme, qui est souvent en proie à des crises d’angoisse …

J’ai été attirée par la couverture et le titre sans avoir la moindre idée du thème de l’histoire. La première chose qui m’a sauté aux yeux, c’est le superbe dessin réaliste, mais sobre, tout en finesse, avec des personnages expressifs et des couleurs douces et tendres. J’avoue aussi que j’ai particulièrement apprécié le fait que le papier soit mat et non glacé car cela donne de la profondeur au graphisme (le papier glacé n’aurait pas convenu, il me semble, trop classique et pas assez intimiste ... je ne sais pas trop comment dire ça !). Je me suis tout de suite attachée à Myers : c’est un jeune homme peu sûr de lui, en proie au doute, à l’angoisse, au deuil et à sa douleur, à la solitude, même s’il est entouré de gens qui l’aiment et sont là pour lui. On a envie que tout aille bien pour lui, même si cela passe par des moments difficiles car il mérite le bonheur et sa relation avec son père, trop tôt disparu, semble avoir été puissante et solide, comme pour compenser l’absence de la mère. On sent aussi le Sud profond, celui proche des bayous (sans y être vraiment) et surtout du fleuve Mississippi, si imposant et si important pour ceux qui vivent non loin. D’ailleurs, le lodge d’Elsie, la mère de Myers, a pour nom le Father of waters, le père des eaux tel qu’est surnommé le fleuve, et ce n’est pas pour anodin. Donc, jusque-là, tout va bien, on suit Myers dans sa vie quotidienne, sa mélancolie omniprésente et sa solitude mais tout va commencer à basculer dans l’étrange quand il va finalement visiter la famille de sa mère au lodge. Là, il tombe sur une communauté aux accents new-âge, avec des cérémonies axées sur la nature et le fleuve et tout ce petit monde accueille Myers avec joie et amour, tout le monde étant prêt à l’aider, à l’intégrer au groupe. Et pfuiii, voilà que j’ai perdu pied et que, franchement, je n’ai plus compris goutte à l’histoire (notez comment mes expressions collent à un milieu aquatique !). On plonge dans l’étrange, conservant néanmoins certains rebondissements ancrés dans une réalité plus « normale » avec le bar et ce qui s’y déroule mais ce qui concerne le lodge et sa communauté m’a paru très très flou ! Je ne savais pas du tout où j’allais, ne comprenais pas ce qui se passait et j’ai même eu du mal à reconnaître les personnages dans les dernières pages et le dernier chapitre, qui clôt le destin des personnages, m’a paru aussi très peu clair ! On peut l’interpréter de différentes façons et je pense que c’est voulu mais cela m’a laissée un peu perplexe. Malgré tout, j’ai beaucoup aimé cette lecture empreinte d’une tristesse voilée (l’auteur a commencé à écrire cette histoire alors que son père sombrait dans la démence et l’a publié un an après la mort de celui-ci et ça se sent !), aux personnages attachants et au graphisme superbe.

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