Automnal ---- Kraus, Shehan, Wordie et Campbell

A Chicago, Kat Somerville élève seule sa fille Sybil et ce n’est pas toujours facile car l’adolescente souffre de troubles explosifs intermittents qui provoquent des crises de violence. Cela lui crée souvent des ennuis à son lycée, malgré la prise de médicaments pour contrôler ses symptômes. C’est d’ailleurs après une bagarre à l’école que Kat récupère Sybil pour aller à Comfort Notch, une petite ville très provinciale où l’enterrement de Gertrude, la mère de Kat, doit avoir lieu. Sybil ne l’a jamais rencontré mais pour Kat, qui ne parlait plus à sa génitrice, ce dernier adieu semble important et c’est aussi l’occasion pour elle de revenir sur les lieux de son enfance. Alors que l’automne bat son plein, la ville est un tourbillon de couleurs avec ses nombreux arbres et les habitants sont plutôt accueillants bien que Gertrude ne semble pas avoir été beaucoup appréciée …

Il n’y a pas énormément d’albums ayant pour thèmes des récits fantastiques d’horreur (même si ça s’améliore un peu) alors quand il y en a un qui parait, je me jette dessus. C’est un genre que j’ai toujours apprécié, que ce soit en romans ou en films (ou séries), et j’aime bien avoir un visuel à ce style d’histoire car il me semble que cela peut donner encore plus de puissance au récit, surtout s’il est question d’ambiance. Ici, c’est effectivement le cas : une mère et sa fille arrivent dans une ville pour l’enterrement de la grand-mère, qui n’a plus eu de relations avec elles depuis longtemps et la ville provinciale typique américaine où elles arrivent est un peu bizarre. L’environnement est superbe avec la nature omniprésente, ce qui change énormément de l’environnement urbain dont elles ont l’habitude mais les habitants sont à la fois accueillants et étranges, créant ainsi un certain malaise ambiant. Qui plus est, le passé de la ville semble rempli de choses lourdes dont personne ne parle et le respect des traditions locales n’aide pas non plus à poser un climat serein. Le dessin assez hachuré, aux tons majoritairement orangés, sauf pour les scènes de nuit qui optent pour des tons bleutés, et la découpe nerveuse typique des comics donnent une atmosphère particulière, avec des personnages parfois trop lisses pour être honnêtes et d’autres un peu effrayants, à la limite de la folie. Du coup, on ne sait plus trop à qui faire confiance, même la nature ne parait pas rassurante malgré sa beauté et on n’aimerait pas être à la place de Kat et de sa fille. Les évènements se développent assez lentement, les auteurs distillant les informations au compte-goutte, histoire de faire monter la tension. Je me doutais de certaines choses, assez prévisibles quand on lit beaucoup ce genre d’histoire mais le final est quand même inattendu et m’a beaucoup plu. Cela pourrait faire un film d’horreur tout à fait honnête et comme j’ai beaucoup aimé, je vais surveiller ces auteurs pour ne pas rater leurs prochaines parutions (et aussi essayer de trouver les romans que le scénariste a déjà écrits).