J'ai tué le soleil ---- Winshluss

Un homme seul dans un monde dévasté et abandonné a un unique but : celui de survivre. Il chasse ce qu’il peut pour se nourrir, dort dans des abris de fortune où sa vie est sans cesse menacée par la vie sauvage qui l’entoure, pille les maisons qui sont sa route et qui ne sont habitées que par des cadavres. Il ne sait pas ce qui s’est passé ni qui il est ni ce qu’il fait là : sa mémoire semble avoir disparu …

Mon résumé est court car l’album n’est pas très verbeux et qu’il faut absolument se laisser porter par l’histoire. On est obligé de faire à côté de cet homme dans ce monde apocalyptique où la survie semble compliquée mais pour l’instant, même s’il frôle souvent la mort, ce survivant s’en sort plutôt bien et on voudrait, comme lui, comprendre ce qui s’est passé et qui il est. Le début met tout de suite dans l’ambiance : ça ne va pas être tendre et la violence sera omniprésente mais compte tenu des circonstances, on ne s’en étonne pas. Le graphisme noir et blanc aux traits épais aide aussi à créer l’atmosphère oppressante et quand une planche couleur aux jolis tons pastels montre de façon inattendue une scène de la vie quotidienne de notre personnage, cela paraît presque être une bouffée d’oxygène, de légèreté et d’espoir. On comprend la solitude et le désespoir qui étreint cet homme et ses accès de violence et de colère semblent normaux vu le contexte. On le sent glisser peu à peu dans une sorte de folie, créée par sa frustration de ne rien comprendre, son absence de futur qui paraît plus sombre chaque jour. Et vers le milieu de l’album, il va se passer un événement qui va tout faire basculer de façon que je n’avais pas vu venir mais que j’ai adorée ! Bon, la violence ne va pas disparaître pour autant, elle sera juste différente et peut-être encore plus effrayante. Un album qui n’est pas pour les âmes sensibles mais ceux qui aiment les histoires qui prennent aux tripes et qui aiment être bousculés, c’est pour vous ! Moi, en tout cas, je suis de ce dernier groupe et j’ai beaucoup aimé la façon dont l’auteur a bâti son récit.