Pigalle, 1950 ---- Arroyo et Christin

La seconde guerre mondiale est terminée depuis à peine quelques années mais pour Antoine, à peine dix-huit ans, c’est la vie qui commence : il quitte la fermette de l’Aubrac où il fabriquait des tommes avec trois autres hommes pendant tout l’été pour s’installer à Paris, où son cousin va l’employer dans son bar à livrer charbon et boissons à différents clubs de la capitale. Parmi les clients, il y a le cabaret La lune bleue, tenu par le beau Beb. Ebloui par les paillettes, les numéros d’effeuillage des danseuses, sous le charme de Mireille, la jeune femme de l'accueil, Antoine va s’impliquer de plus en plus dans le fonctionnement pas toujours très clair du cabaret …

Avec une couverture pareille, difficile de ne pas remarquer cet album ! Elle est vraiment superbe et en plus, il n’y a pas de déception quand on plonge dans le récit. Le graphisme est magnifique et réaliste, à tel point qu’on croirait voir un film se dérouler devant nos yeux. Le noir et blanc légèrement sépia est doux et les ombres sont ainsi sublimées. Les décors sont carrément à tomber par terre, lorgnant vers la carte postale documentaire, restituant une époque et une ambiance. L’histoire en elle-même est assez classique et typique des films noirs français des années 1950 : un cabaret, des mafieux, une histoire d’amour, un jeune provincial, des magouilles, des hommes haut placés mais pas toujours très clairs … rien de réellement surprenant ou inattendu. J’aurais bien vu l’ensemble adapté en film avec Gabin et Delon ou Belmondo par exemple. Je dois quand même dire que ce n’est pas forcément le genre que je préfère alors, même si le récit est bien mené, avec ce qu’il faut d’action, je n’ai pas été emportée par l’ensemble. J’ai par contre bien apprécié le fait que les auteurs n’ont pas choisi d’édulcorer les choses pour en faire une histoire gentillette où les méchants sont punis et les gentils s’en sortent bien. Malgré ma légère tiédeur concernant le sujet qui ne collait pas trop à mes goûts, j’ai apprécié cette lecture car j’ai adoré le graphisme et le voyage visuel temporel qu’il m’a permis de faire.