Les liens du sang ---- Thomas H. Cook
Diana, la sœur aînée de David Sears, vient de perdre son fils Jason, schizophrène, qui s'est noyé dans l'étang voisin de leur maison. La maladie, probablement héritée du père de Diana et David et qui avait rendu leur enfance impossible, n'a jamais été acceptée par Mark, le père de Jason, que Diana soupçonne d'avoir joué un rôle dans cette mort. Mais quand elle commence à faire des recherches sur des sujets de plus en plus étranges et qu'elle entraine avec elle sa nièce, David devient inquiet …
Quand j'ai vu ce titre disponible à la biblio, je ne pouvais pas passer à côté, vu l'excellent souvenir que je garde de son précédent roman "Les feuilles mortes". Mais je dois dire que j'ai été un peu déçue cette fois-ci. J'ai aimé la construction de l'histoire, qui alterne le présent avec un dialogue entre David et un inspecteur de police (et donc on sait qu'il s'est passé quelque chose d'autre que la mort de Jason) et les réminiscences d'un passé plus ou moins récent. En fait, tous les passages "anciens" représentent le compte-rendu que David fait à l'enquêteur de tout ce qui est arrivé depuis la mort de Jason, avec quelques flash-backs sur sa propre enfance. De cette façon, nous n'avons que le point de vue de David, qu'il soit sur l'attitude de Diana, sur ses soupçons ou sur les réactions de Mark confronté aux accusations de son ex-femme. J'ai eu un peu de mal avec les personnages car aucun ne m'a semblé attachant ou sensé. La folie semble omniprésente mais toujours floue et c'est sûrement une des parties les plus intéressantes développées dans le livre : rien n'est affirmé, rien n'est sûr et même la fin, en partie prévisible, laisse une interprétation large des responsabilités, des actions, de l'état d'esprit de chacun des protagonistes. On est en droit de se poser des questions : qu'est-ce que la folie et où commence-t-elle ? Qui est fou dans ce livre ? Qui est responsable ? Le titre original, "The cloud of unknowing", colle particulièrement à l'impression de ma lecture !
L'avis d'Anjelica.