La belle mort ---- Mathieu Bablet
Dans un futur post-apocalyptique, la Terre est envahi par les insectes. En fait, elle a surtout été envahie par des insectoïdes énormes qui ont détruit l'humanité. Seuls quelques hommes survivent tant bien que mal et un petit groupe essaie de s'organiser en parcourant les immeubles à la recherche de nourriture. Ils ne savent plus pourquoi ils s'obstinent à rester vivants alors que leur environnement est si dangereux et sans espoir. Mais il leur arrive parfois de rencontrer d'autres survivants isolés et les rencontres ne se passent toujours comme on pourrait s'y attendre …
Je suis une grande fan de récit post-apocalyptique, peu importe comment la Terre en est arrivée là. Dans le cas de cet album, je craignais un peu la présence d'insectes vu que je ne les aime en général pas trop (mais comble de la chose, je n'en tue jamais aucun chez moi : je les attrape et les mets dehors donc je suis loin d'en avoir la phobie sinon je ne pourrais pas les attraper !). Dès le départ, l'atmosphère de l'album est lourde, oppressante, étouffante, chargée d'angoisse et de solitude. L'auteur ne nous donne pas envie de vivre dans ce genre de monde et met donc en place les futures questions que vont se poser les personnages principaux. Le dessin, très anguleux, aux décors assez chargés, aux couleurs plutôt sombres et aux ambiances utilisant une couleur prédominante suivant les scènes (soit orange, soit vert, soir bleu par exemple) met en place une atmosphère flirtant avec le glauque et le malsain. On se doute qu'il ne fait pas bon vivre dans un tel monde. Au départ, on ne sait d'ailleurs même pas où on se trouve, on sait juste qu'il s'agit d'une ville détruite, avec des insectes omniprésents. Avec une telle mise en place, j'ai trouvé que je n'avais aucun mal à me mettre à la place des survivants et de leur difficulté d'adaptation dans un tel contexte, même si j'ai trouvé qu'ils s'en sortaient plutôt bien malgré tout. Par contre, j'ai eu plus de mal avec leurs déplacements : certains dessins les représentent en train de sauter dans le vide, comme si la gravité était le cadet de leur souci ! Du coup, ça m'a paru un peu artificiel, moins « crédible » (si tant est qu'un tel monde soit concevable). Mais quand je suis arrivée à l'explication de l'histoire, sur les insectoïdes, sur les rôles que vont jouer les survivants, c'est là que j'ai un peu décroché ! J'ai suivi et compris les tenants et les aboutissants principaux mais j'ai eu du mal à y trouver de l'intérêt et certaines de mes questions secondaires sont restées sans réponse ni explication. Disons que cela m'a paru parfois tiré par les cheveux et pas toujours cohérent. Du coup, je garde une impression mitigée de cette lecture !
L'avis de Benebonnou.