L'hypnotiseur ---- Lars Kepler

12 février 2013

En pleine nuit de décembre, Erik Maria Bark, psychiatre suédois spécialisé dans le traitement des traumas, est appelé par l'inspecteur Joona Linna pour se rendre au chevet de la victime d'un crime particulièrement atroce. En effet, un jeune garçon de 15 ans a été retrouvé vivant mais lardé de coups de couteau, baignant dans le sang de sa mère et de sa jeune soeur, elles aussi victimes de multiples coups d'arme blanche et décédées dans la nuit alors que son père était retrouvé mort dans les mêmes circonstances mais dans le vestiaire d'un stade où il avait arbitré un match. Joona demande à Erik d'hypnotiser l'adolescent pour savoir qui a attaqué la famille car il reste la grande soeur qui ne vivait plus à la maison mais qui risque néanmoins d'être la prochaine victime du tueur. Erik est très réticent car bien qu'hypnotiseur très doué, une expérience malheureuse ayant eu lieu il y a dix ans lui a arraché la promesse de ne plus avoir recours à cette technique. Mais Erik ignore encore que ce n'est que le début d'un cauchemar qui va se poursuivre par le kidnapping de son propre fils …

J'ai eu beaucoup de mal à rédiger mon résumé car l'histoire part dans plusieurs directions et qu'il m'a paru indispensable de parler de certains évènements importants (le kidnapping du fils) car ils font partie de mon ressenti de lecture. La première chose que j'ai remarquée, en passant des thrillers de Jussi Adler Olson à celui-ci, c'est la différence de narration. Si dans les polars du danois, il n'y a pas de fioritures inutiles, j'ai trouvé qu'avec L'hypnotiseur, on se perdait parfois dans les détails inutiles (du style : il monte dans sa voiture, démarre, passe la première et part … il monte dans sa voiture et part aurait largement suffi ou bien des descriptions de trajets, avec toutes les rues citées … on dirait que les personnages ne connaissent pas du tout la ville car il faut les guider). Du coup, tous ces détails alourdissent l'ensemble et ce n'est pas aussi fluide que je l'aurais souhaité. Les personnages ne m'ont pas non plus paru très attachants, il m'a semblé qu'ils se comportaient parfois comme des ados alors que ce sont des adultes avec des professions nécessitant souvent d'avoir la tête sur les épaules. Par contre, les « méchants » sont bien tordus, pile comme je les aime ! Bon, ça donne quand même une vision un peu effrayante de la Suède si ce genre de personnes court les rues ! Le suspense aurait pu être bien mené car il y a matière à faire mais l'histoire m'a paru partir dans tous les sens, avec plusieurs sous-histoires se développant en même temps. On les retrouve toutes à se réunir au final mais certaines fins sont brusques, peu développées, à la limite frustrantes. De même, il y a des développements qui m'ont paru peu crédibles (ou alors la police suédoise a de sacrés problèmes !) comme quand le fils d'Erik est kidnappé : cela ne semble inquiéter personne au commissariat ! Il y a d'autres détails dans le même genre qui m'ont irritée tout au long des pages mais je ne peux les citer tous. Je ressors donc de cette lecture assez mitigée : il y a de bonnes idées, des personnages tordus bien développés mais un peu trop de rebondissements et de pistes « artificielles » pour être totalement crédible et prenant. Comme c'est un premier roman à quatre mains (Lars Kepler est un pseudo regroupant un couple d'écrivains), il leur faut peut-être un petit moment d'adaptation alors je compte quand même essayer de lire la suite des aventures de l'inspecteur Joona Linna.

Les avis de Lystig, Canel, Tamara, Emeraude, Alain, Aproposdelivres, Hydromielle.