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30 avril 2015

Sang noir, la catastrophe de Courrières ---- Jean-Luc Loyer

SangnoirEn 1906, la France, à l'instar des autres pays, dépend beaucoup du charbon pour de multiples choses comme le chauffage ou le fonctionnement des usines et de l'industrie. Les mines, tenues de main de fer par des familles riches et influentes, sont d'immenses foyers d'emploi, particulièrement dans le nord de la France, comme à Courrières, dans le Pas-de-Calais. De nombreuses familles dépendent de la mine, les pères, les frères et les fils travaillant au fond et les femmes s'occupant de la maison en attendant le retour des mineurs. Mais le travail est rude et parfois dangereux, surtout que les conditions de sécurité ne sont pas toujours respectées. Le 6 mars 1906, un feu est découvert dans une galerie et celle-ci est aussitôt murée mais certains mineurs ne sont pas convaincus par cette intervention et ont peur que la situation dégénère …

J'avais lu le très bon Marcinelle 1956 sur la catastrophe minière qui avait endeuillé cette ville et j'étais curieuse de découvrir les conditions de vie des mineurs au début du 20ème siècle (d'ailleurs Zola s'est inspiré de Courrières pour écrire Germinal) et comment une telle catastrophe a pu survenir. Il faut dire que c'est la pire de tous les temps car il y a eu 1099 décès à Courrières et cela est effrayant. L'album est divisé en plusieurs chapitres : un qui parle des généralités sur les mines et leur place dans la société française, un qui met en place les personnages et les signes avant-coureurs, un qui raconte l'accident proprement dit, un qui montre comment la compagnie minière est liée à ces morts, un sur le deuil et les grèves qui ont suivi et un dernier sur un homme s'occupant des chevaux dans la mine car ceux-ci étaient nombreux pour tirer les wagonnets. Un dossier complémentaire, que j'aurais préféré encore plus étoffé, permet de remettre le tout dans le contexte historique, avec des photos et des témoignages de l'époque. Le graphisme noir et blanc (indispensable pour qu'on se sente vraiment à cette époque) est réaliste et très agréable à regarder mais j'avoue que je me suis un peu mélangée dans les personnages qui se ressemblaient un peu trop à mon goût et qui étaient assez nombreux. Du coup, ça a un peu gâché ma lecture, surtout au niveau de l'aspect émotionnel (vu que je passais plus de temps à essayer d'identifier qui était qui plutôt que de me laisser porter par les sentiments qu'un tel drame ne peut que provoquer). L'auteur ne s'appesantit pas sur l'aspect psychologique des protagonistes, préférant se concentrer sur les faits, sur les réactions des différents personnages mais leurs motivations et leurs sentiments sont facilement compréhensibles et le final laisse un goût amer. On se rend compte que si le monde était dur à cette époque, certaines choses n'ont pas tellement changé depuis. Si je n'avais pas lu cet album, j'ignorerais encore tout de ce drame minier et c'est pour ce genre de découverte que j'apprécie tant l'évolution que le neuvième art a subi ces vingt dernières années. Il y a toujours un album pour nous apprendre des choses et celui-ci remplit parfaitement bien son rôle !

Les avis de Mo, Miss Alfie's mec, Jean-François, Lasardine.

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Commentaires
A
Un album très pédagogique, en somme.
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