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18 octobre 2017

Le liseur du 6h27 ---- Jean-Paul Didierlaurent

Leliseurdu6h27Guylain Vignolles a bientôt quarante ans et n’espère plus grand chose de la vie. Il n’a toujours pas trouvé la femme qui pourrait partager son quotidien, ses relations sont limitées à son poisson rouge Rouget de Lisle et à ses deux amis, Yvon qui s’occupe de la guérite sur leur lieu de travail et qui ne parle qu’en alexandrins, et Guiseppe, qui travaillait à la même usine mais qu’un accident a mis en retraite anticipée. Le seul plaisir de la journée de Guylain, c’est le matin quand il prend le RER à 6h27 et qu’il va lire à haute voix, pour les voyageurs du wagon, les feuilles orphelines qui ont réussi à échapper à la destruction des livres auxquelles elles étaient attachées. Car il faut dire que Guylain travaille sur une machine infernale chargée de pilonner les livres invendus ou abîmés …

En ce moment, je suis plutôt dans les petits livres vite lus et celui-ci ne déroge pas à la règle. Comme il avait été sélectionné pour le prix Inter-Entreprise CEZAM 2015, j’en avais déjà entendu parler par ceux et celles qui participaient au prix (ce que je faisais il y a quelques années mais j’ai arrêté pour diminuer ma quantité de lectures « imposées ») mais il était alors presque impossible de mettre la main dessus à la médiathèque et il fallait même attendre si on le réservait vu que c’est lui qui a remporté le prix au final ! Ce roman, qu’on peut presque voir comme un conte moderne, raconte l’histoire de Guylain, un homme qui se voit vieillir seul et qui ne supporte pas son travail. Il est celui qui met en route et nettoie la machine infernale, la Zerstor, qui broie et détruit tous les livres voués au pilon. La description de la machine est particulièrement bien réussie : on croirait être en face d’un monstre ayant une vie propre, une chose cruelle et sans pitié et pour quiconque aime les livres, ce genre de machine ne peut qu’être horrible et faire frémir d’horreur ! Quant à la vie de Guylain, elle est terne et semble sans espoir. Ses seuls rayons de soleil dans sa grisaille quotidienne apparaissent le matin dans le RER, quand il lit à haute voix les pages qui ont échappé au massacre et qui peuvent aborder n’importe quel sujet (livre de cuisine, roman, livre de bricolage ou de jardinage …). A ce moment, s’installe comme une sorte de communion entre les voyageurs et Guylain. C’est peut-être là que j’ai des doutes sur les réactions de vrais voyageurs du RER, il me semble qu’ils ne seraient pas si emballés que ça par ces lectures ! Mais bon, on va dire que le monde décrit n’est pas aussi terrible que le nôtre ! Et malgré un quotidien banal, Guylain, grâce à ces feuilles qu’il abandonne dans le wagon toujours à la même place après les avoir lues, finira par voir sa vie chamboulée par une découverte. J’ai aimé voir décrits des gens normaux, avec leurs failles et leurs attentes et cela sonne juste et réaliste. Cela pourrait être votre voisin, l’homme qu’on croise au café ou à la bibliothèque, celui qu’on ne remarque pas vraiment. Cela donne un côté très humain auquel il est très facile d’adhérer et les personnages sont attachants, bien que parfois un peu clichés (mais on leur pardonne !). J’ai trouvé que c’était vraiment un roman sympathique à lire, qui fait souvent sourire et qui laisse une bonne impression positive !

Les avis de Liliba et Clarabel.

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Commentaires
H
J'avoue m'être ennuyée dans ce roman qui a pourtant eu un beau succès
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