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16 juin 2020

La Terre des fils ---- Gipi

LaterredesfilsLa Terre a été dévastée, ne laissant que des poignées de survivants épars et beaucoup de choses empoisonnées. Un jeune garçon et son grand frère sont en train de chasser et arrivent à tuer un chien, qu’ils ramènent fièrement à leur père sans lui dire qu’ils l’avaient attrapé en zone interdite. Le père n’est pas content car les deux garçons n’ont pas fait le nécessaire et la viande s’est gâtée à cause des mouches mais il arrive à récupérer la peau de l’animal. En compagnie de ses fils, il part chez son voisin le plus proche le long du bord du lac, Anguillo, pour échanger cette peau contre un peu de nourriture mais ce dernier lui apprend que c’est son chien que les garçons ont tué, le seul être vivant qui lui tenait compagnie. Alors qu’Anguillo raccompagne le père à sa barque, les deux ados en profitent pour voler quelques petites choses dans le camp du voisin et à leur retour, ils observent leur père, comme chaque soir, en train d’écrire dans un carnet. Mais ne sachant pas lire, ils ne comprennent pas pourquoi leur père s’obstine à cette occupation et le plus jeune des garçons rêve de savoir ce qui est dit dans le carnet …

Toujours aussi fan de récits post-apocalyptiques, j’avais craqué il y a quelque temps pour cet album malgré mon peu d’enthousiasme pour le dessin. Celui-ci est en noir et blanc, ce qui est bien choisi (je crois que la couleur aurait rendue l’histoire encore plus violente !) et assez brouillon (mais le genre de brouillon qui nécessite beaucoup de travail !), avec beaucoup de hachures et des personnages au physique dur, parfois effrayant mais vu le contexte, cela paraît logique et bien dans le ton ! Le trait de crayon apparaît souvent comme rageur, violent, sans concession, comme le monde qu’il brosse. J’ai donc réussi à passer outre ma tiédeur vis à vis du graphisme car, même si je n’en ai pas raffolé, je trouve quand même qu’il est parfaitement adapté à l’histoire à tel point que je n’arrive pas à imaginer quel autre style de dessin aurait pu être choisi. Le récit plonge directement dans ce monde effrayant, cruel. On n’a pas besoin de savoir ce qui s’est passé, le résultat se suffit à lui-même : l’humanité a été sévèrement décimée, des choses ont été empoisonnées et les survivants sont pratiquement revenus à leur état naturel d’animaux. On voit d’ailleurs bien le contraste entre le père qui a connu la vie d’avant et qui conserve une part de son humanité et de son éducation et ses fils, qui sont plus sauvages, plus indisciplinés (mais ce sont aussi des ados donc pas essence, ils écoutent peu les adultes) et avec des émotions déjà émoussées. Même la parole commence à changer, avec des phrases bizarrement construites. Le récit va se centrer sur le carnet du père et son contenu, qu’un des fils veut absolument découvrir et cela va les amener à rencontrer diverses personnes pas toujours bien intentionnées. Cette histoire montre combien la déchéance de l’humanité peut être rapide, elle  retourne vite à l’état sauvage, la chute amplifiant les défauts, le fanatisme et la cruauté. L’ensemble est violent, sans concession mais j’ai trouvé que c’était crédible et malgré la noirceur ambiante, il y a quand même quelques moments de répit, presque de poésie et quelques timides lueurs d’espoir. En tout cas, ce n’est pas un album qu’on peut oublier rapidement tant le message qu’il porte interpelle !

Les avis de Mo, Meséchappéeslivresques, Yaneck.  

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